Touïtto-pilori

Des commentateurs d’un article du Monde échangent ces deux brèves phrases (je suppose que la deuxième est humoristique ?) :

Marc : « On serait en peine de trouver un usage positif de Touïtteur »

Totoro : – « Les touïtts de Donald Trump ? »

C’est à propos d’un article assez terrifiant sur une campagne de haine et d’appels au meurtre qui a suivi la révélation de l’erreur tragique du SAMU (la mort de Naomi Musenga à Strasbourg, dont l’appel au secours avait été pris à la légère) : trois opératrices sont jetées en pâture à la haine et à la vindicte populaire.

On sait que les journaux radio-télé ont abondamment, largement, complaisamment, diffusé les bandes sonores de l’échange entre madame Musenga et les opératrices du SAMU : peu importent les conséquences, c’est croustillant, ça fait du buzz, c’est bon ça coco ! Et puis de perspicaces petits détectives privés improvisés ont trouvé QUI étaient ces opératrices : aussi sec sur Touïtteur, noms photos adresses numéros de téléphone… avec appels explicites à la vengeance. On leur souhaite de crever, on les menace, on les voue aux pires tourments. Les trois personnes incriminées sont obligées de raser les murs, de déménager…

C’est la version moderne du pilori médiéval, Touïtteur : on fait court et sommaire, on argumente en cent-quarante caractères, et puis on s’y défoule, on crache à la gueule… C’est toute la mocheté et la nuisance de ces « réseaux sociaux ». Pas beau à voir !

Tibert

PS – Il se trouve que l’article du Monde dont je vous cause précise que ces trois femmes livrées à la vindicte touïtteuse ne sont pas en cause : elles ne sont pour rien dans cette affaire ! des appels au meurtre à tort, en quelque sorte. Si on suit le raisonnement, et si les dénonciations visaient les vraies « coupables », tout ça serait donc bien normal, pas vrai ?  la  « justice populaire » dans toute sa splendeur.