Un article propre, clair, mesuré, assez bien argumenté nous interpelle, nous les pas-fonctionnaires : tenez, c’est dans Le Monde-Web de ce matin tard, et ça s’appelle « Fonctionnaires et assimilés : une cible facile« . L’auteur est conducteur de trains. Il dit des choses très vraies, ce monsieur, et bien évidemment nous, Français raisonnables, pas jusqu’auboutistes, pas enragés de la Libre Entreprise, ne sommes pas assez idiots pour vouer le Service Public à la poubelle. Le plaidoyer est donc assez bien venu, mais…
– Mais je vois que les grévistes sont très majoritairement des fonctionnaires et assimilés ; le service (public) rendu n’est pas ce qu’il devrait être : voyez les emmerdements des clients de la gare St Lazare à Paname. Il peut alors arriver que les grévistes se fassent insulter à juste titre, ça se trouve…
– Mais je ne vois pas en quoi le fait de travailler pour l’Etat justifie des avantages hors normes, des CE aux budgets indécents (EDF), des départs à la retraite largement avant les autres : la fatigue, c’est pour tout le monde ! Et les colos de vacances, tout le monde en a besoin.
– Mais je ne comprends pas pourquoi, là où un salarié du Privé se démerde pour gérer sa carrière au mieux, c’est l’Etat qui gère sans beaucoup de pertinence la carrière des fonctionnaires, qu’ils bossent ou qu’ils ne fabriquent que des cocottes en papier. Bien évidemment beaucoup travaillent, et avec coeur ; mais dans le privé, quand on est mauvais, on se fait jeter (parfois aussi quand on est bon, d’ailleurs !) ; qu’est-ce que c’est que cet employeur qui gère aussi mal ses effectifs ?
– Mais je ne vois pas pourquoi il faut être fonctionnaire pour planter une perfusion, éplucher des légumes dans une cantine municipale, ou élaguer des arbres le long des avenues. Ce sont des tâches utiles, c’est entendu ; mais où est le rôle de l’Etat là-dedans ? Le Privé le fait aussi bien… du moment qu’un cahier des charges – définition des tâches, contrôles, mesures de qualité, respect des budgets – défini par nos Maîtres est adopté et suivi, évidemment.
Je l’ai déjà dit ? je l’ai déjà dit. Mais bon… ça fait du bien. Comme les bonnes vieilles rengaines.