Ne l'aimerions-nous plus ?

Les élections départementales nouvelles s’annoncent, et voilà : panique à bord du poste de pilotage et ses dorures. Les sondages sont épouvantables – ou excellents, ça dépend de quel côté on se place. Le FN, l’abominable Yéti-Ogre-Homme des neiges-Barbe Bleue se profile menaçant à l’horizon. Et notre Premier Valls de nous semer le tocsin… on va se fracasser ! sauve qui peut, tous aux postes de combat républicain !

Moi je trouve ça limite pitoyable. D’accord le FN n’a aucune expérience du pouvoir, sauf quelques municipalités. D’accord son programme économique est rustique, pour rester poli. D’accord il y a des militants FN peu fréquentables. D’accord le FN ne fait pas dans l’universalisme et la grande fraternité humaniste, « ouvrons grand nos bras et nos frontières, la France des Droits de l’Homme gnagnagna« . Mais qui sont-ce, ceux qui depuis des lustres ont organisé grâce au scrutin uninominal à deux tours et à de savants découpages l’exclusion de ce parti du jeu républicain ? qui sont-ce, ceux qui ne cessent de crier ouh les vilains pas beaux les affreux, histoire de détourner notre regard de leurs propres manques (*) ?

Qui s’est planté et se plante encore tous les jours dans la lutte contre le chômage, la désindustrialisation, la rénovation de notre cacochyme – mais juteux – système parlementaire, dans la tâche de garantir notre sécurité,  dans la remise à plat des codes du travail – un pour les fonctionnaires, un pour les autres ? qui se cramponne à ses credo doctrinaires et sectaires, monte 51 % des Français contre les 49 % restants ?  qui abreuve nos sillons de taxes et d’impôts nouveaux, sans remettre en cause ses propres et mauvaises habitudes de gestion laxiste et dispendieuse ?

Qui vient ensuite pleurer qu’on va dans le mur ? et ne l’aimerions-nous plus ?

Puis-je suggérer qu’on tourne le volant ?

Tibert

(*) (*) On peut associer, dans ce « qui-sont-ce » anaphoresque, quasiment TOUS les partis qui se relaient au pouvoir, pas le seul PS, loin de là