J’avais voulu écrire sur « caster » – qui est au dictionnaire, du moins dans certains dictionnaires. C’était à propos de monsieur Macron, ce « jeune homme pressé » qui dérange parce qu’il dit tout uniment que le chat gris est gris, comme ça sans enrobage, et parce qu’il a des solutions qui se foutent des catéchismes. Mais bref, le « Monde » écrivait sur lui, et un intertitre énonçait « on veut le caster dans tous les scénarios« . J’ai gentiment signalé que ça sentait le Rosbif à plein nez, « caster », et que « enrôler » le ferait mieux, et dans notre belle langue. « On veut l’enrôler dans tous les scénarios« .
“Caster” c’est le verbe du “casting”, la distribution des rôles. Ou “le rôle”, qui fait un peu administratif, ou « les rôles », tout connement. “La distribution” c’est clair si l’on parle d’un spectacle mais hors contexte, c’est hélas extrêmement vague. Depardieu en Norine et Lambert Wilson pour jouer Marius c’est un « casting » – une distribution, des rôles – improbable(s). J’ai donc dit ça gentiment au « Monde », et vous savez quoi ? j’ai été censuré. Vexés, qu’on leur signale des anglicismes inutiles, sinon militants.
Je passe donc, et castons, puisqu’il faut caster ! j’en viens au vendredi 13 novembre 2015 au soir. Qu’on ne protège pas efficacement, dans le cadre du plan Vigi-Pirate rouge vif, des assemblées comme le concert rock du Bataclan me laisse perplexe : que faut-il protéger, alors ? on ne peut pas mettre des nids de mitrailleuses et des empilements de sacs de sable devant chaque terrasse de bistrot, ça d’accord, mais le Bataclan, plein comme un oeuf, déjà menacé, objet déclaré de la haine des djihadistes parce que soi-disant pro-israélien ?
Fasse que ce drame ouvre les yeux de nos dirigeants : messieurs-dames, ce n’est pas une soirée costumée, c’est la guerre. Et, tiens, un constat : « fumer tue », et vendredi les clopeurs s’adonnant à leur vice en terrasse ont hélas pu le vérifier. Les abstinents à la nicotine ont eu plus de chance, planqués qu’ils étaient à l’intérieur et à l’abri – des volutes de nicotine, mais pas que.
Tibert
(*) Pourquoi « histoire belge », le mot « belge » ne figure pas dan le texte ? ben justement, il y est, maintenant.