( Le coup des vaches à hublot – j’en avais vaguement entendu parler mais trouvais ça farfelu – est une fenêtre (!) cruelle sur nos sociétés. Qu’on puisse ainsi torturer ces paisibles et utiles mammifères à des fins de voyeurisme digestif… cruel, inutile, et pourquoi ? pour savoir ? pour savoir quoi ? on sait déjà. Non, pour produire plus ! plus de lait, plus de viande, le fric, le fric ! Déjà que les Frisonnes, les Prim’Holstein sont des usines à lait ambulantes, mamelles distendues traînant au sol… C’est moche, c’est indigne, voilà tout. Elles font trop de méthane en pétant ? nous aussi, nous aussi. Proscrivons donc les fayots, au lieu d’emmerder les vaches. )
Mais voilà le sept-cent-vingt-deuxième rebondissement de l’affaire Vincent Lambert. On y va, on y va pas, on y va, etc, sans discontinuer. Ce coup-ci, on doit pouvoir y aller, avant le prochain revirement. Et lui, là-dedans ? cloué sur un plumard d’hôpital depuis onze ans… onze ans à faire face légumineusement au plafond d’une chambre. Qu’on fasse preuve d’humanité, qu’on mette fin à cette torture, cet acharnement débile à prolonger cet état végétatif et sans espoir. C’est une mesure évidente à prendre. Le reste relève de la furie religieuse.
Vaches à hublot et légume hospitalier prolongé, les deux mamelles d’un monde moche, sans aucune empathie, avide de rendement, ou en proie à de vieilles lunes.
Tibert